Les nippes de Jean flottaient Par la force du nordet. Sa terre, son rêve, il épierrait Le froid, le vent, il bravait. Une par une, les larmes de sueur perlaient, Une par une, les pierres disparaissaient. À Marie, il promettait, À lui, elle se donnerait. Tout ce qu'elle désirait, Terre, maison et respect. Une par une, les journées passaient, Une par une, les pierres disparaissaient. Mais novembre se pointait, Neige et glace s'amenaient, La terre et l'eau durciraient, Les ongles s'arracheraient. Une par une, les gouttes de sang tombaient, Une par une, les pierres disparaissaient. Mais le sang qu'il versait En aucun temps il ne le dérangeait Car, en fait, il nourrissait Le rêve qu'il chérissait. Une par une, les larmes de sueur perlaient, Une par une, les journées passaient, Une par une, les gouttes de sang tombaient, Une par une, les pierres disparaissaient...
Montréal - années 90